Accueil A la une Vaccin : où en sommes-nous ?

Vaccin : où en sommes-nous ?

La campagne de vaccination a commencé. Elle concerne dans un premier temps, on le sait, le corps médical et paramédical. Et même si on y va en traînant des pieds semble-t-il, cela paraît bien se passer. Quelques couacs bien sûr, au niveau de la plateforme Evax, des personnes invitées deux fois, en deux endroits, d’autres désinvitées, mais cela est en train d’être mis au point.

Des rumeurs malveillantes et ignorantes souvent ont circulé sur le transport et la conservation du vaccin. Faut-il redire que celui-ci est transporté dans des caissons isotherme, protégé par carboglass et qu’il peut supporter jusqu’à une semaine en dehors des chambres froides ? Faut-il rappeler que la Tunisie a une grande expérience en matière de vaccination nationale, et que notre pays a toujours été performant dans ce domaine ?

La semaine prochaine, on nous l’annonce, commencera la vaccination des seniors et des sujets atteints de maladies chroniques grâce au lot de vaccins Pfizer arrivé dans le cadre de l’initiative Covax.

Celui-ci sera suivi, à la fin du mois, et toujours dans le cadre de l’initiative Covax, par l’arrivée du vaccin AstraZeneca. Un vaccin qui, cependant, semble poser problème. On a dit, à son sujet, la chose et son contraire.

Pour avoir plus de précision, et nous éclairer sur les moments de flou de notre campagne, nous avons été, selon une habitude désormais bien établie, poser nos questions au professeur Hechmi Louzir.

On a dit, dans un premier temps, que l’AstraZeneca avait un taux d’efficacité moindre. Puis qu’il ne devait pas être administré aux personnes de plus de 65 ans. Puis qu’il provoquait des troubles graves. Puis que ces troubles n’étaient pas liés. Puis enfin qu’il fallait l’inoculer aux personnes de plus de 50 ans. Comment pouvons-nous nous retrouver dans ces affirmations, dénégations et multiples contre-vérités ?

Pour l’essentiel, il faut savoir que des enquêtes très sérieuses ont prouvé que ces supposés effets secondaires n’avaient aucun lien avec le vaccin. Et que les incidences remarquées chez les quelques millions de vaccinés étaient même inférieures.

En ce qui concerne les limites d’âge annoncées, cela est dû au fait que, durant la phase clinique, on n’a pas inclus des sujets âgés de plus de 65 ans, cependant que Pfizer l’a fait. C’est donc par prudence, et en attendant d’en savoir davantage, que l’on a fixé cette limite. Par la suite, on a poursuivi les essais, et on a pu conclure que l’AstraZeneca convenait à tout type d’âge.

Quelle serait la différence avec le Pfizer qui semble remporter l’adhésion et la confiance des citoyens ?

Pour le moment, son taux d’efficacité : celui du Pfizer est évalué à 95%, cependant que celui de l’AstraZeneca est à 70%

On parle de plus en plus d’instaurer un passeport vaccinal dans le monde. Est-ce que tous les vaccins permettraient de l’obtenir ? Pourra-t-on voyager en Europe par exemple si on a été vacciné au Spoutnik ou au Sinovar qui n’ont pas encore été agréés par l’Agence européenne des médicaments ?

Dans le cadre de l’inscription Evax, il est prévu la possibilité de délivrer une attestation ou un carnet de vaccination. Cela dit, parler de passeport de vaccination me semble un excès de zèle. A l’Institut Pasteur, nous sommes un centre international de vaccination. Les choses sont régulées par un règlement sanitaire international. Nous pratiquons les vaccins de la fièvre jaune, de la méningite dans certains cas. Je n’ai jamais entendu parler de certains vaccins qui seraient refusé dans certains pays.

Quant à l’Agence européenne des médicaments et le Spoutnik, plusieurs pays européens ont commencé à l’administrer avant que d’avoir l’autorisation de l’Agence. Il est d’ailleurs en préqualification. Et je crois savoir que la France est en négociation pour l’adopter.

Ces choses-là sont régies par un système qui est le meilleur du monde : celui de l’OMS qui a les experts les plus performants. Il faut se contenter de les suivre.

Pour revenir à la Tunisie, si les taux de contamination et de décès diminuent fort heureusement, on reparle de mutants.

Nous avons décelé le variant britannique, mutant spécifique qui peut nous inquiéter à cause de ses propriétés de contamination très élevées et des formes sévères de la maladie qu’il provoque. On connaît les foyers, familles et clusters atteints et on les surveille.

Un autre variant nous inquiète, le variant sud-africain qui est déjà arrivé en Libye avec laquelle nous avons ouvert la circulation. Il a la particularité d’être moins sensible aux anticorps, ce qui le rend plus dangereux.

Vous avez été vacciné. Quelles sont vos impressions quant au déroulement du processus ?

Le lieu où je me suis rendu, la coupole d’El Menzah, est spacieux, bien organisé, sans encombrement, le personnel accueillant. Mais il faut absolument augmenter la cadence. Nous allons recevoir de plus en plus de vaccins, il faut les absorber rapidement.

Charger plus d'articles
Charger plus par Alya HAMZA
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *